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Nombreux articles décoratifs, dont un abondant nombre de miroirs, portent des noms génériques. Il en est ainsi du fauteuil médaillon, miroir Napoléon III, miroir Louis Philippe et de beaucoup d’autres. Toutefois bien que ces noms soient majoritairement connu du grand public, beaucoup ignorent d’où ces noms émanent. D’où ils tirent leur origine. Nombreuses personnes doivent même penser que ces noms n’ont aucun rapport avec leur forme ou fonction, or il en est rien. Ici nous souhaitons revenir sur l’histoire des miroirs de sorcières, leur fonction initiale, mais aussi sur leur place dans l’univers esthétique et décoratif. Car ces points ne sont pas anecdotiques et en disent long sur son design si spécifique.
Le miroir de sorcière, aussi connu sous le nom « œil de sorcière » ou « miroir de banquier » fut avant tout rendu populaire par les nombreux tableaux de peintre flamands. Ils y firent leur apparition au cours 15 ième siècle. Parce que ces derniers y virent un excellent moyen de faire des expériences sur l’optique et surtout de jouer sur les perspectives. A ce sujet vous pouvez en lire plus sur le site du journal Le monde : Un jour, un objet
Le miroir sorcière se distingue des autres miroirs ronds par le fait qu’il est nécessairement équipé d’un verre convexe, c’est-à-dire d’un verre bombé vers l’extérieur. Cette caractéristique à non seulement une incidence esthétique, mais aussi pratique. En effet cette spécificité des miroirs convexes permet à ses possesseurs de voir l’ensemble d’une pièce. Le tout sans avoir à se déplacer ou à se tourner. C’est pourquoi ils avaient donc tout d’abord une fonction de surveillance. Ainsi les miroirs de sorcière étaient souvent placés dans des lieux où l’on trouve aujourd’hui majoritairement des caméras de surveillance, à savoir dans les banques et les boutiques ; d’où son nom déjà évoqué de « miroir de banquier”.
Élément de pouvoir, de surveillance et donc de dissuasion les miroirs de sorcières firent rapidement leur entrée dans les milieux bourgeois. Là précisément où les domestiques suscitaient souvent la méfiance de leurs maîtres. Or ces premiers étaient relativement incultes et illettrés et plus enclin à croire en la véracité des superstitions. Ainsi croyaient-ils souvent que les miroirs continuaient à voir, à les observer, même en l’absence de leur maître. D’où naquit le nom le plus usuel et le plus connu de ce miroir : le miroir de sorcière. Il est donc faux de croire, contrairement à ce que pense l’opinion commune, que leur nom provient de leur pouvoir déformant. source
Prenant de plus en plus conscience du pouvoir dissuasif de ces miroirs fraîchement entrés dans leur demeure, la classe bourgeoise penchait de plus en plus vers des grands miroirs sorcière. Le tout afin d’accroître leur pouvoir dissuasif. Dans l’idée que plus c’est grand, plus c’est impactant. Mais aussi parce que la grandeur constituait à leur yeux un symbole de richesse voire d’opulence. Et les miroirs en question devinrent plus richement décorés et ornementés afin d’accentuer la distinction sociale.
Par la suite, les personnes en présence de ces miroirs devenaient de plus en plus familiarisé avec ces derniers et ils étaient moins source crainte. Les personnes côtoyant quotidiennement ces miroirs se rendirent alors compte d’un autre avantage de ces miroirs, commun à tous les miroirs : Leur capacité à répandre la lumière et à démultiplier, artificiellement, les points lumineux. Ainsi pouvait-il aussi servir de soleil artificiel pour ainsi dire. C’est ce qui explique l’apparition de son illustre successeur : le miroir soleil.